mercredi 27 mai 2009

Interview J'ai tué ma mère

Conférence de presse après la projection de "J'ai tué ma mère"

Ce n’est pas parce qu’on déteste quelqu’un qu’on s’arrête de l’aimer. J’ai tué ma mère est un film sur les relations tumultueuse qu’un jeune homme entretien avec sa mère. La mère est interprétée avec énormément de justesse et vérité par Anne Dorval, une comédienne très populaire au Québec. « Quand il est venu me voir avec une première mouture du script, il avait 16 ans, j’aurai pu être sa mère, c’est toujours flatteur d’être choisie, j’ai été extrêmement touchée. Je me suis dis, il est très conscient que sa mère va peut être mourir demain et qu’il ne s’en remettra peut-être jamais. Malgré toute cette haine, c’est une déclaration d’amour à sa mère. » Le réalisateur Xavier Dolan, 20 ans à peine, joue lui-même ce jeune homo qui lit Musset et rêve de Jackson Pollock et se débat désespérément pour échapper au milieu étriqué que lui impose sa mère. « J’ai tenu à laisser beaucoup d’air à droite et gauche du cadre. La place pourrait être comblée par quelqu’un mais elle est vide. Pourtant si on regarde comment ils sont positionnés, une distance infime les sépare. »

Le générique de la quinzaine:

dimanche 24 mai 2009

Merci à Aksil Zoheir pour cette animation!

retour ...et bilan perso

Retour tardif samedi soir ( une fois de plus les bouchons du Gothard et autres tunnels ont frappé), difficile de reprendre un rythme normal et pourtant il est temps de conclure ce festival. quel bilan puis je en dresser cette année ?
- 16 films et 12 courts métrages visionnés en 6 jours....
- une leçon de cinéma menée par les frères Dardennes interrompue , suite à un malaise d'une élève, par un passage chez les pompiers du palais des festivals ( le casting doit être sévère...)
- une émission de radio en direct live, le fou du roi de France Inter
- une seule montée des marches ( et encore ..en tongs ...même si elles étaient vernies cela restent des tongs!!)
Ce dernier point mérite une petite explication : et oui, suite à un changement de règlement , nous les cinéphiles, sommes désormais quasiment " exclus" du Palais des Lumières ( où ne brillent pas que des lumières si l'on pense aux réactions de certains privilégiés face à nos quêtes du fameux carton bleu..). Un choix s'est alors très vite imposé : entre tenter une chasse aux invitations pour un très hypothétique visionnage en direct de la grande salle ou jouer la sécurité et être "presque" sûrs de voir des films.... nous n'avons pas beaucoup hésité ...d'où ..
- des heures d'attente en plein soleil ,aux heures souvent les plus chaudes ,parmi des inconnus certes tous passionnés mais très variés : le retraité parfaitement organisé avec pliant et pique nique qui voit d'un mauvais oeil l'arrivée de 42 jeunes lycéens un peu bruyants et remuants, l' étudiant originaire de diverses régions françaises qui peut être selon les cas "bobo", "intello", "mégalo", "cool", "bavard", "sentencieux", "fumeur", "râleur" etc ..., le professeur corrigeant ses copies ( "le " prof n'est jamais sans copie ...) ou rédigeant des articles pour le blog de son lycée ou lisant les dernières critiques et rumeurs cannoises ou tout simplement méditant sur la nature humaine , le quidam non catégorisé avec qui l'on échange quelques mots, quelques avis sur LE film à voir tout en chantant du Joe Dassin ( et oui le soleil tape très fort ) ... bref tout ce petit monde de "cannes cinéphiles" qui apprécie le cinéma et espère tout en étant compressé pouvoir faire partie des "heureux" qui rentreront dans la salle ...ce qui est souvent le cas malgré quelques déconvenues ( Ah !!! l'attente pour " I love you Phillip Morris" et le recalage au moment de franchir la porte ...)
- de nombreuses heures dans les salles obscures du théatre de La Licorne, du Studio 13, du palais Stéphanie et de la salle Debussy devant des écrans noirs qui en s'animant nous ont fait nous évader, réfléchir, pleurer, rire, râler ou dormir....( la palme revenant dans ce dernier cas à "ordinary people" suivie de près par "Nymph" )

N'ayant vu "que" 5 films de la sélection officielle mon TOP 5 recouvre toutes les sélections ( exception faite des courts métrages où là, caracole en tête " Logorama" de François Alaux et Hervé de Crécy)
1. "J'ai tué ma mère" de Xavier Dolan, à la fois juste, émouvant, drôle et époustouflant surtout pour un si jeune réalisateur ( Quinzaine des réalisateurs)
2. "L 'armée du crime" de Robert Guédiguian , film relatant l'action des résistants menés par M. Manouchian ( la fameuse "affiche rouge") tous "morts pour la France" en 1944, tourné certes de façon "classique" mais chargé d'émotion et porté par des acteurs passionnés. ( Séances spéciales compétition officielle)
3. " Looking for Eric" de Ken Loach, où , contrairement à ce que pourraient croire certains "intellectuels" un peu obtus Eric Cantona n'est pas le sujet du film ( il doit être présent à l'écran au maximum 15 minutes) . Le réalisateur nous entraine une fois de plus dans le monde des " petits" qui doivent non seulement surmonter les difficultés économiques mais aussi les accidents de la vie.. A travers une tranche de vie, celle d' Eric, postier d'une cinquantaine d'années à Manchester et fan de Cantona, on redécouvre que la solidarité, l'amitié et l'amour sont des valeurs essentielles. Un vrai bon moment que l'on passe au rythme des aphorismes si chers à Cantona ( " je ne suis pas un homme .. je suis Cantona") ( sélection officielle)
4. "Apron strings" ( Cinéma des Antipodes) de Sima Urale très joli film sur la quête des origines, l'acceptation de la différence et la famille ex aequo avec " Le père de mes enfants" ( Un certain regard) de Mia Hansen- Love, film construit en deux temps évoquant tout d' abord la vie trépidante d'un producteur indépendant , pris entre sa famille et ses affaires de plus en plus difficiles à mener, puis le deuil que doivent réaliser sa femme et ses filles tout en perpétuant sa mémoire... un film attachant et bien mené.
5. " A l'origine" de Xavier Giannoli où François Cluzet est "bluffant" par son jeu. ( sélection officielle)

Mention spéciale pour " Taking Woodstock" de Ang Lee ( sélection officielle) : un très bon moment et pour " Jusqu'en Enfer" de Sam Raimi ( hors compétion) : LE film vu à minuit dans la grande salle du palais des festivals ...et plutôt efficace pour un film de "genre".

Enfin deux déceptions : " Inglourious basterds" de Quentin Tarantino ( sélection officielle) , film loin de ce que Tarantino a l'habitude de réaliser car un peu "creux" quant à l'histoire et reposant sur des personnages trop superficiellement développés mais avis peut être à nuancer après un nouveau visionnage avec sous titres ... "Etreintes brisées" de Pedro Almodovar ( sélection officielle), toujours visuellement réussi mais moins émotionnellement moins touchant que d'autres ..on est loin de " tout sur ma mère".

Pour les résultats rendez vous dans moins de deux heures ..
FIN de cette 5ème édition..

Isabelle Madenspacher.

Analyse détaillée de J'ai tué ma mère de Xavier Dolan

Analyse des films par les élèves :
ci-dessous nous vous présentons une des analyses de certains films faites par des élèves. Elles ont été retenues car elles sont souvent très pertinentes et répondent aux exigences requises.


Analyse de J'ai tué ma mère, quinzaine des réalisateurs, vu au palais stéphanie; concourt aussi pour la caméra d'or.

" j'ai tué ma mère" est un long métrage canadien de Xavier Dolan., qui occupe également les postes de scénariste et acteur principal. Il compte la relation tumultueuse entre eux Hubert, jeune homme de 16 ans, et sa mère. Car s'il s'aime, dans le fond, ils ne peuvent plus se supporter dans leur existence commune. En pleine crise de remise en question de ses liens familiaux, le jeune homme va tenter de se soustraire à cet environnement qui l'étouffe (au sens propre comme au figuré), par la volonté de s'installer seul, la fugue, l'histoire d'amour qu'il entretient avec un jeune homme. Il a aussi, petit à petit, apprendre à s'extraire du cocon maternel, malgré l'absence du père, et à reconsidérer ses sentiments vis-à-vis de sa mère.

Comme Xavier Dolan l'a expliqué lui-même au cours de l'entrevue qui est eue lieu après la projection du film, le film présent un caractère autobiographique. Il aborde le thème de l'étouffement du cocon familial sur l'adolescent : le personnage de Hubert est souvent « comprimé » dans des gros plans, qui permet aussi de se rapprocher de ses sentiments. Le décor de la maison est volontairement lourd, surchargé, chaleureux peut-être jusqu'à en être étouffant ; un cadre que le spectateur souhaite autant que le personnage de fuir le plus vite possible. De même, les goûts vestimentaires de la mer sont à l'image de ses préférences décoratrice et provoque aussi une sorte de dégoût chez le spectateur pour cette femme très « populace ».
Au-delà d'un enfermement physique, c'est une prison morale que le jeune homme aux reproches à sa mère ; ainsi, même de partir en pensionnat ne guérira pas pour autant, il faudra d'abord qu'il fasse le deuil de cette relation privilégiée qu'il aura entretenu avec sa mère étant petit. Il utilise pour cela une caméra à laquelle il se confie dans la salle de bains. Les plants ainsi obtenus sont en noir et blanc, serrés, oppressants,
ils évoquent presque un véritable interrogatoire de prison, comme si Hubert avait véritablement « tué » sa mère.
Sont aussi abordés les thèmes de l'absence du père dans le foyer familial, qui joue normalement le rôle de « tremplin » entre l'enfance et l'adolescence, qui est là pour briser ce lien qui unit l'enfant à sa mère, et dont l'absence manque à la mère et à son fils. À cette image, les plants sont souvent construits de manière à placer le personnage du fis ou de la mer dans un coin ou l'autre des cadres, laissant ainsi à côté un vide, suggérant une présence potentielle, ou plutôt une absence, celle du père.
De plus, les deux protagonistes sont souvent, lors des champs contre le champ, placer la vers la droite et l'autre vers la gauche : ainsi, si l'on colle les deux images successives, leur proximité est apparente, mais ils restent séparés par la barrière de l'image. On peut également fait ressortir du film le thème de la relation homosexuelle.


J'ai personnellement beaucoup apprécié ce film, car j'ai trouvé tout d'abord sa mise en scène très complète : on retrouve aussi bien des scènes de profonde mélancolie que des partis dynamiques, plus enthousiaste, à l'image de la tumultueuse relation entre les deux protagonistes. Ce film a ainsi fait rire autant qu'il m'a ému. Ensuite, le thème et pour un jeune homme comme moi, parlant car les sentiments décrits peuvent correspondre rien. Le film a donc touché par identification au personnage. Enfin, j'ai trouvé qu'il était cinématographiquement intéressant qu'à élaborer ; on s'en aille à l'écran le travail et la marque du talent et qui rend film le plus intrigant.

Cyril Blanc-Lapierre

A l'origine de Giannoli

De Giannoli: film concurrent dans la compétition officielle.

ce film raconte l'histoire d'un escroc , en sortant de prison il se retrouve totalement démuni et essaie dans un premier temps de trouver du travail. Très rapidement, il reprend le chemin de la délinquance. le hasard va le mener dans un petit village où il va rencontrer des gens qui vont, petit à petit, le faire sortir de sa coquille, sans que lui-même ne l'ait cherché. en effet, il arrive quelque chose d'extraordinaire...

L'interprétation de François Cluzet est époustouflante, il interprète magnifiquement ce personnage confronté à une misère sociale très écrasante pour les individus les plus faibles. Ce film est en effet une chronique sociale qui démontre l'absurdité de notre société qui valorise en permanence les individus qui cherchent à maximiser les profits. Ce mécanisme engendre des conséquences désastreuses sur le plan individuel.pourtant, La solidarité peut l'emporter sur l'individualisme qui permet de créer de grandes choses.
JDW


vendredi 22 mai 2009

Logorama


Court métrage français (en anglais) de François Alau, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain
Superbe film d’animation dans lequel tous les personnages et les décorations sont des logos ou des personnages représentant des marques (géant vert, les policiers sont des bibendums de Michelin, Un braqueur est représenté par Ronald, le clown de Mac Do …)
L’histoire est simple : dans ce monde de marques, un braqueur est en fuite, celui-ci sème la pagaille dans la ville mais un évènement imprévu va entièrement détruire la région… Le monde de marques est englouti dans une mer de pétrole.
A la fin de la projection, nous avons eu la chance de rencontrer l’équipe du film qui a donc pu nous donner des précisions.
Le film a été réalisé avec la technique de rodoscopie, qui consiste à tourner ou à reprendre une scène d’un film et à l’utiliser pour construire l’animation. Les plus cinéphiles remarquent ainsi des références à des films connus.
La première scène ressemble à du Tarantino, dans une voiture, deux flics ont une conversation sans queue ni tête bourrée de mots vulgaires….
Le film est né en 2005 et la confection a duré 2 ans et demi. Il a donc été produit mais les réalisateurs précisent qu’ils sont en procès avec de nombreuses marques et que seul un gros distributeur pourra les sortir de là, canal plus est évoqué. En effet, il n’est pas surprenant que ce court dérange !
Le film ne sortira pas en salle, il est disponible à la cinémathèque et sera diffusé dans quelques festivals mineurs.